Jean-Pierre Audoux, Délégué général de la Fédération des industries ferroviaires (FIF)
La filière ferroviaire française est en effervescence : pour la première fois, elle s'est mise d'accord. Circonstance aggravante, c'est à propos d'une stratégie commune. Le projet First (le Ferroviaire, une industrie réactive et structurée au service des transports durables), avatar des Etats généraux de l'industrie, est mis en route dès la rentrée. 7,8 millions d'euros seront dépensés dans les trois ans dans l'objectif d'obtenir 1,5 milliard d'euros d'exportation en plus et la création de 8 000 emplois à l'horizon 2020. Le cluster Neopolia Rail a joué un rôle dans le choix des 24 chantiers lancés et va y prendre part. « L'expérience de Neopolia nous a indiqué une nouvelle option pour doper la filière ferroviaire. La première consiste à pousser des PME à la croissance pour qu'elles deviennent des entreprises de taille intermédiaire, comme en Allemagne. La formule du cluster offre une alternative. Les quelques 10 000 PME françaises (30 000 salariés) du secteur ont innové de façon performante depuis vingt ans aux côtés des grands constructeurs. De façon dispersée. L'accélération globale de la filière consistera, pour une part, à les organiser », indique Jean-Pierre Audoux, le délégué général de la Fédération des industries ferroviaires (FIF). Comme les autres clusters français, Neopolia Rail Cluster va s'impliquer dans le Projet First pour partager son expérience, travailler sur la pérennité et l'efficacité du tissu des sous-traitants et pour renforcer la capacité d'innovation des PME-PMI ferroviaires.
« Nous avons besoin de tout le monde. Personne ne doit manquer », insiste Jean-Pierre Audoux. Jusqu'ici, la comparaison de la France avec l'Allemagne fait mal. L’Allemagne exporte 5,5 milliards d'euros dans le ferroviaire, davantage que les 5 milliards d'euros de la totalité de la production française. De ce côté du Rhin, l'urgence est aux rassemblements, aux passerelles, à la solidarité, des gènes déjà présents dans l'ADN des clusters.