Une usine à gaz ?
L'organisation de la filière est défectueuse. Aussi Bruno Angles, retenant un scénario offensif, a-t-il préconisé la création de Fer de France, structure de coopération rassemblant industriels, entreprises de travaux publics, opérateurs de transport, autorités organisatrices, et gestionnaires d'infrastructures. La ministre a repris la proposition. On attendait, à l'heure où nous bouclions ce numéro, le nom du président, qui devrait présenter le fonctionnement de Fer de France le 15 février. Chalenges avançait des noms de grands patrons retraités ou sur le point de l'être (Louis Gallois, Denis Ranque, Jean-François Dehecq). La Fédération des industries ferroviaires (FIF), dit Jean-Pierre Audoux, son délégué général, a rappelé l'importance du rôle que joue le comité stratégique de la filière. Pour forcer le trait, on dira que Fer de France convient à la FIF si la nouvelle structure entérine les travaux d'organisation de la filière aujourd'hui conduits avec la FIF. Le modèle du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a été évoqué, mais, souligne Jean-Pierre Audoux, la filière ferroviaire n'est pas assez mûre pour être organisée ainsi. Si la Fédération des industries ferroviaires reste prudente dans son expression, d'autres acteurs font comprendre qu'ils ont peur de la création d'un machin ou d'une usine à gaz. On a les usines qu'on peut !